Témoignage : J'ai traversé le passage du Gois à pied
Temps de lecture : 2 min
"On m'avait prévenue. "Si tu veux emprunter le passage du Gois, n'oublie pas, l'heure c'est l'heure !" Volontairement, j'ai accepté de me soumettre au rythme de la nature : j'ai attendu trois heures à Beauvoir-sur-Mer avant que la mer ne découvre la chaussée...Trois heures, vécues comme une pause, à rêver à cette île que je ne connais pas, à imaginer son visage et ses senteurs. A aucun moment, ma tentation de prendre le pont ne m'effleure. Par la pensée, je chemine déjà sur le Gois dont je devine le tracé grâce aux neuf balises refuges qui émergent. Sous mes yeux, sternes, mouettes et aigrettes entament un ballet désordonné. Au loin, l'île, encore pleine de mystères, dévoile certains de ses contours. Il se murmure qu'emprunter le Gois s'apparente à un voyage initiaque, je ne suis pas loin de le penser."
Je savoure pleinement cet entre-deux unique au monde, plus tout à fait continent, pas encore île.
Une courte parenthèse
"Et puis, vient l'heure où les 4,2 kilomètres de cette chaussée en partie pavée, totalement détrempée, s'ouvrent enfin. Un flot de pêcheurs à pieds est vite à l'oeuvre pour traquer coques et palourdes. Leurs silhouettes se reflètent dans les flaques pendant que l'eau valse de part et d'autre de mes roues. Je pense à cette mer qui monte si vite qu'elle piège, parfois, les retardataires imprudents. Luisante sous les rayons de soleil, la chaussée se détache dans ce paysage d'une confondante simplicité, si beau et paisible à la fois. Le Gois marque une légère courbure et je savoure pleinement cet entre-deux unique au monde, plus tout à fait continent, pas encore île. Cette courte parenthèse, prélude à bien d'autres découvertes, s'achève déjà. Je me fais la promesse de revenir au petit matin mais aussi au soleil couchant pour admirer le jeu des couleurs entre le ciel et la mer."
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